• Souvent, lorsque je me lève,
    Loin de mes enfants…
    N’existe nulle trêve,
    Pour mon cœur languissant…

    Et mes pensées ne cessent alors,
    De voguer vers eux,
    Qui sont partis, triste sort,
    Pour d’autres cieux.

    Ah, qu’il est triste le sort d’une mère ;
    Qui voit partir ses fils et ses filles.
    Et qui assiste impuissante et amère,
    Au renouveau où seul au loin, le soleil brille.

    Mais pourtant, qu’y puis-je y faire,
    Pourrais-je donc changer mon destin ?
    Un futur qu’aussi ma propre mère,
    Avait combattu, en vain.

    Je ne puis ainsi que me résigner,
    Et essayer d’accepter au mieux.
    Cette obligation, cette vérité,
    Qui nous impose les adieux.

  • Promets-moi que tu ne dévieras pas,
    Vers d’irascibles pensées.
    Que la folie ne te gagnera pas,
    Que la haine ne t’accompagnera jamais.

    Promets-moi qu’ils ne te convaincront pas,
    Que leurs paroles ne seront jamais tiennes.
    Que de ta bouche le venin ne sortira,
    Que toujours, ta main dans la mienne.

    Promets-moi, si la mort m’emporte,
    Par la main de l’insensé.
    De ne défaillir d’aucune sorte,
    De garder en toi le respect.

    Promets-moi, si je ne reviens plus,
    De ce concert, de cette soirée.
    De cette fête, de cette rue,
    De cette boutique, de ce ciné…

  • Dis-moi que je suis coupable,
    Que j’ai commis une erreur sans pardon.
    Que je n’ai pas été aimable,
    Que je t’ai fait un affront.

    Dis-moi, je sais pas,
    Invente, même.
    Que je puisse, ma foi,
    Oublier que je t’aime.

    Dis-moi que j’ai été salaud,
    Que jamais tu voudras me reparler.
    Que de moi tu as eu le lot,
    De difficultés à surmonter.

    Dis-moi s’il te plaît,
    Que j’ai commis l’adultère.
    Que j’ai ouvert des plaies,
    Bien plus tôt en arrière.

    Dis-moi tout et son contraire,
    Mais pas que je suis innocent.
    Que ma vie solitaire,
    Je l’ai mérité amplement.

    Dis-moi des choses horribles,
    Jette-moi des mots à la figure.
    Que même l’impassible,
    Soit ruiné en envergure.

  • Et si je te disais,
    Que je t’autoriserais…
    A manger autant de bonbons que tu veux,
    A sauter dans les flaques par temps pluvieux…

    Et si je te donnais,
    Ma parole pour que toute la journée…
    Tu puisses jouer à tes jeux,
    Tu fasses par tes cadeaux mille envieux…

    Et si je te promettais,
    Que tu pourrais…
    Aller à l’école les jours fériés,
    Chanter à tue-tête tes chansons préférées…

    Et si je réalisais,
    Tes rêves inespérés…
    Faire le tour du monde en voilier,
    Devenir héroïne de bande-dessinée…

    Si je te promettais tout ça, dis,
    Est-ce que tu me promettrais à ton tour…
    De revenir, mon unique, ma chérie,
    De ce firmament, de ce silence si lourd…

  • Je vous demande d’être attentifs,
    Braves gens.
    Mes prochains mots seront corrosifs,
    Et navrants.

    Oui, c’est une funeste nouvelle,
    Que je vous apporte.
    Elle me vient de l’hirondelle,
    Qui est venue frapper à ma porte.

    Elle qui annonce habituellement le printemps,
    Et les jours ensoleillés.
    Elle m’a confié que sont venus les temps,
    De longues morosités.

    Essuyant une larme elle me dît,
    Que le soleil s’en est allé.
    Que les parfums en poésies,
    Ne seront plus renouvelés.

    Car ce matin la liberté,
    Est devenue martyre de l’arrogance.
    Car oui ils ont osé,
    Sont morts les poètes d’espérances.

  • Ce matin, j’ai trouvé une clé,
    Sur le palier de ma porte.
    Mais vraiment je ne sais,
    Ce que cette venue m’apporte.

    Ce matin, cette clé semblait m’attendre,
    Et me guider vers cette porte à ouvrir.
    Je l’ai écouté, mais lui ai dit de reprendre,
    Son secret sans souffrir.

    Mais elle n’a pas voulu abandonner,
    Et elle est restée là, immobile.
    Comme pour me dire de céder,
    A cette tentation subtile.

    Alors je l’ai prise,
    Et je l’ai amenée.
    Mais comme une brise,
    Elle s’est brusquement envolée.

    A sa place se trouvait un cœur à prendre,
    Et une main tendue.
    Mais au lieu de m’éprendre,
    J’ai un « non », répondu.

    La tête basse et les larmes aux yeux,
    Elle s’est alors retournée.
    Puis comme un adieu,
    En clé s’est changée.

    Et moi, pauvre célibataire,
    J’ai refermé la porte.
    Sur cet amour sincère,
    Fini en lettre morte.

    La morale de cette histoire,
    Est que jamais il ne faut.
    Refuser de boire,
    Quand on nous apporte de l’eau.