• Une minute,
    Puis deux.

    Le temps s’égraine et la tension demeure.

    Une minute de plus qui se meurt et,
    Les sens s’éveillent, et guettent l’inattendu.

    Mais rien n’est plus commun que le reflet du silence.

    Soudain, une poignée de secondes surgit du néant,
    Et bouleverse tout,
    Balayant d’un revers d’aiguille la monotonie passée.

    En quelques secondes,
    Le Rien et le Tout se confrontent,
    Se disputent, et s’unissent,
    Pour se cristalliser en souvenirs éphémères.

  • Quoi que je fasse,
    Quoi que je pense,
    Je ne peux effacer cette cicatrice indélébile,
    Tu n’es plus là.

    Quoi que je respire,
    Où que j’aille,
    Cette vérité me poursuit sans cesse,
    Tu n’es plus là.

    Quoi que je rêve,
    Où que je dorme,
    Mes nuits sont drapés de cette insomnie,
    Tu n’es plus là.

    Quoi que j’écrive,
    Quoi que la vie m’apporte,
    Mon quotidien met en exergue ce silence,
    Tu n’es plus là.

  • Malgré nos différends,
    Malgré nos sorties hasardeuses.
    Malgré nos faux-semblants,
    Malgré nos soirées sabloneuses.

    Malgré notre amitié lunatique,
    Malgré notre croyance bancale.
    Malgré notre écriture fanatique,
    Malgré notre loi radicale.

    Malgré les voix en sourdine,
    Malgré les sévices cachés.
    Malgré les finances radines,
    Malgré les espoirs fauchés.

    Malgré tout ça tu restes,
    Une absence douloureuse.

  • Toujours il vient me voir en prenant la posture,
    En penchant la tête à droite, à gauche.
    Chaque jour, la même allure,
    Chaque matin, il s’approche.

    Il me fixe, il me regarde,
    Au beau fixe, il hasarde.
    Et par une tirade,
    Le buste en parade.

    Il se tient là,
    Fier et curieux.
    Et soudain le voilà,
    Qui me tire ses adieux.

    Oui, toujours il vient me voir,
    Mon ami, sans façon.
    Tout blanc et en espoir,
    Sur le rebord de mon balcon.

  • Il y a des prénoms qui vous marquent à tout jamais,
    Et lorsque le hasard fait que vous les entendez prononcés,
    Dans le passé profondément vous replongez,
    Dans l’imaginaire durement vous vous abandonnez.

    Moi, je l’ai entendu hier.
    Ce doux prénom dont j’avais oublié la présence,
    Ce parfum qui a su en une fraction de seconde me rappeler à cet amour perdu.
    Ce prénom si particulier, avec élégance,
    M’a ramené à une époque où notre amour n’était pas déchu.

    Alors oui, j’ai senti à nouveau,
    Le regret et l’amertume, au fond de moi.
    J’ai entendu en songes tes mots,
    Et soudain j’ai eu froid.

    Froid de ne plus sentir la chaleur de ton corps contre le mien,
    Froid de l’absence de tes baisers et de ton regard de braise.
    Froid de ne plus te tenir la main,
    Froid qui m’a mis mal à l’aise.

    Et j’ai compris.
    L’amour que je te portais,
    Je te le porte encore.
    Malgré les années,
    Malgré les aurores.

    Je me suis alors surpris,
    À nous imaginer encore complices.
    Moi ton mari,
    Toi la mère de nos fils.

    Mais soudain, le songe disparaît,
    Et me voilà face à cette vérité crue.
    Tu n’es plus à mes côtés,
    Je suis seul de t’avoir tant voulue.

    Envolés les rêves de futur avec toi,
    Éloigné l’espoir de te revoir un jour.
    Mais demeure en lègue en moi,
    Cet amour qui durera toujours.

  • Les années passent et meurent,
    Les étés, là-bas.
    Et la vielle demeure,
    Toujours restera.

    Dans un coin de ma tête,
    Dans un espace au cœur.
    Et toutes les tempêtes,
    Resteront valeur.

    Là-bas où les oiseaux jamais ne se lasseront,
    De chanter la vie, simplement.
    Et où par ta voix,
    Je bâtirais, autour des gens.

    Cette philosophie qu’est la tienne,
    Toi la vieille demeure.
    Et toujours tu seras mienne,
    Resteront mes années bonheurs.